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Bribes de Vie et Battements du Coeur
1 mai 2007

Evelyn...

C'est curieux de voir comme il est simple d'avoir les idées noires dès qu'il y a de l'orage, et qu'on n'a rien envie de faire, ni de lire un bouquin connu par coeur, encore moins de travailler dans ces trains en période de pointe. Particulièrement quand on voit la tristesse de certaines gares, comme les deux gares d'Orléans, Montparnasse, ou Tours St Pierre des Corps, notamment à dix heures du soir quand il pleut.

C'est à ces moments-là que les personnages qu'on a rêvés enfants ressuscitent le mieux, en se mêlant aux sentiments, passés ou présents. Je suis écrivain, et chacun des personnages qui naît dans ma tête éprouve ses émotions, vit sa vie, comme chacune des villes que je crée a sa propre histoire. Je sens chacune de mes créations comme mes enfants : ils grandissent, et ils vivent indépendamment de leur maman. Je ne les suis pas jusqu'au bout de leur vie, ce ne sont pas des Nesthocker (pas moyen de retrouver l'équivalent français du mot).

L'une d'elles est revenue hanter mon sommeil. Ce n'était pas arrivé depuis longtemps. Je me souviens encore de ce drôle de rêve où j'étais quelqu'un sans l'être. Je la voyais d'un point de vue extérieur, comme si j'étais un nuage tournant autour de sa tête, légèrement à gauche. Elle avait des cheveux blond foncé, au niveau de la nuque, les pointes retournées vers l'intérieur, des yeux bleu sombre, rieurs, un nez épaté et une bouche trop grande. Ses yeux étaient maquillés de noir, d'une façon trop voyante. De toute façon, tant que je ne saurai pas dessiner, à quoi ça sert de la décrire, personne ne la verra comme je la voyais. Elle s'appelait Alphée, comme ce fleuve grec, et je déambulais avec elle dans une bibliothèque souterraine sans issue, dont la forme ressemblait à une clé à molette.

L'identité cette fois était plus floue. Je ne sais plus rien de la femme que j'étais, juste son nom. On l'appelait Evelyn Brooker. C'était un personnage qui n'existait que dans une imagination, et qui aspirait à exister réellement, comme un petit démon qui se battait dans ma tête pour accéder au monde, un peu comme le Pierrot de Renaud. Je me souviens lui avoir répondu qu'elle serait plus heureuse dans les délires désordonnés de ma tête que dans la monotonie de la réalité.

Voilà ma réponse à Evelyn :

Depuis que j'ai cessé de rêver l'impossible
Ma vie est devenue celle d'une étrangère
Je gagnerais plus en devenant Evelyn
Que toi en accomplissant ce que tu veux faire !

Pour toute distraction un boulot qui m'assomme
Emprisonnant dans quatre murs un coeur nomade
Et les larmes que j'ai versées pour le seul homme
Qui avait su trouver à ce coeur une rade...

Je flirte avec la mort pour cesser d'avoir mal
Mais je préfère encore la brûlante souffrance
Qui me dit qu'il me reste une force vitale
Au silence de mort de la non-existence.

Je cherche la réponse au long de mon errance
Pour qui y a-t-il le plus d'espoir de bonheur ?
Celle qui prend des risques en dépit du bon sens
Ou celui dont la raison gouverne le coeur ?

Je veux vivre aussi libre qu'un petit oiseau
Et je sais que mon bien-aimé ne le veut pas
Je préfère ne pas prononcer d'autres mots
Qui ne feront jamais que l'éloigner de moi...

Mais quand je vois d'en haut la ville de Paris
Dans la nuit ou plutôt en début de soirée
Je compterai comme dans
Two For Tragedy
Une lueur pour chaque larme imméritée !

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