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Bribes de Vie et Battements du Coeur
4 août 2008

Faut minimum deux heures et demie pour faire peser un timbre et une lettre

Rétablissons sans tarder la vérité : pour le coup, à l’inverse de Dany Boon auteur de cette citation, je ne m’en prends pas du tout à La Poste, qui a été la plus efficace pour le coup.

Ca avait pourtant bien commencé. Vendredi dernier, premier jour après les admissions, pour signer mon bail dans une résidence étudiante, j’étais seule, sans mon garant, ma maman en l’occurrence. Je me suis donc retrouvée avec une liasse de trois feuilles identiques à transmettre et à faire signer par ma mère. Et, vu qu’elle n’était pas là en direct, il y avait ce post-it sur les feuilles :

- Faire signer les 3 exemplaires en originale (sic).

- Faire légaliser demain (samedi donc) bureau de police ou mairie.

Je ne me suis pas méfiée.

Erreur.

Parce que rentrer à 22h le vendredi soir implique de faire signer ces papiers le samedi. Parce que j’habite un bled minuscule dont la mairie n’est pas ouverte le samedi. Parce que je devais fêter mon anniversaire ce week-end là et qu’on avait encore plein de choses à faire.

Le samedi matin, j’ai donc téléphoné à Strasbourg pour les avertir que le courrier ne partirait que le lundi. Pas de problème, mais fallait pas attendre au-delà. Parfait, on pouvait laisser reposer le week-end.

En passant, ma mère, qui a rempli les documents, m’apprend que la mairie est fermée à partir du 4 août et jusqu’à la fin du mois.

Petite fête sympathique qui ne s’achèvera que ce matin, dans la matinée, avec le départ des derniers fêtards.

On s’y remet.

11h : passage à la gendarmerie nationale, du bled voisin un peu moins minuscule. Accueil par un interphone nous disant d’une voix nasillardement ridicule que un, y a pas un chat dans la gendarmerie, deux, les flics ne sont habilités qu’à signer les documents militaires.

Je vous jure… Mais bon, à la rigueur, je m’y attendais un peu.

13h : on repart en expédition, direction Blois cette fois, trente bornes dont plusieurs de pleine ville aller simple. Direction la préfecture plus précisément. Pas ouverte quand on arrive, vers 13h40, alors qu’elle est censée ouvrir à 13h30. NO comment.

Accueil. L’hôtesse d’accueil, qui n’a pas l’air de très très bien comprendre de quoi il est question, nous emmène au service courrier, porte du fond, tout au fond du couloir. Ce qu’elle avait juste oublié de préciser, c’est que le couloir du fond comportait une porte vitrée tous les deux mètres environ, chacune s’ouvrant d’une manière différente. J’ai eu l’impression de faire une chasse au trésor à énigmes. Non madame, faut pas appuyer sur le bouton vert pour ouvrir, mais sur le petit là, oui, l’espèce de petite diode. Bien sûr, suis-je bête, c’est vrai que pour appeler l’ascenseur j’appuie sur le voyant plutôt que le ptit carré métallique juste en dessous, hein.

Tout ça pour arriver dans… une salle munie de plusieurs PCs, mais carrément vide de toute présence humaine. Bon, on reprend deux trois portes en sens inverse (le mode d’ouverture n’étant pas le même que dans l’autre sens, sinon c’est pas marrant, hein… à un moment il fallait même une badgeuse… seulement pour sortir…) pour trouver une salle avec trois personnes et une douzaine de PCs, encore.

Ils sont plus riches en ordis qu’en personnes. Ou alors je comprends tout le sens des rumeurs sur les fonctionnaires.

On explique donc à ces trois-là (qu’est-ce qu’vous voulez m’dame ?) qu’on veut faire authentifier une signature… Ca s’est mis à faire non de la tête en chœur, façon marionnettes un peu. Jusqu’à ce que l’une dise Ah non mesdames, on ne fait pas ça, on n’a pas de bureau pour ça… Vous devriez peut-être essayer le tribunal…

Tribunal, heureusement pas loin, donc. N’y rentre pas qui veut, il faut montrer patte blanche, ne serait-ce que pour aller à l’accueil. Le cran d’arrêt de ma maman lui a valu une belle remontrance au passage… La secrétaire à l’accueil, beaucoup plus aimable que ceux de la préfecture, passe des coups de fil un peu partout, en vain… De son propre aveu, c’est la première fois qu’on lui demande ça et ça fait longtemps qu’elle y bosse…

On revient au plan initial : hôtel de ville. Plus loin déjà, derrière la cathédrale. On attend une dizaine de minutes avant de parler à une secrétaire. A notre demande, elle sourit, Ah oui bien sûr, une certification de signature, oui, je vois, j’ai déjà fait ça… Vous habitez Blois ?

A notre réponse négative, j’ai vu le sourire fondre comme neige au soleil en accéléré. Ah… Mais madame je n’ai pas autorité pour faire ce genre de choses pour des personnes n’habitant pas Blois… Il faut que vous alliez à votre mairie… OK merci.

14h17. La levée chez moi se fait à 14h30. Il fallait abattre les 30 bornes pour rentrer, appeler quelqu’un, attendre son arrivée, faire valider, poster. En treize minutes. Ben voyons, va même falloir poster ailleurs.

Un coup pour rien, retour à la maison. 60 bornes pour absolument que dalle. Avec ma nuit de trois heures et demie, je tombais de fatigue et ai commencé à m’endormir dans la voiture. Ma mère m’a réveillée. 15 bornes avant d’arriver, c’était pas obligé maman.

15h. On retrouve sur le panneau l’information vacances, permanence tenue de 11h à 12h les jeudis 7, 14 et 21, je trouve que là ils ne se sont pas foulés.

Et ça empire : en cas d’urgence, joindre le maire et le premier adjoint.

That’s all.

Sans leur nom.

Sans leur numéro de téléphone.

Si ça ça veut pas dire Faites pas chier, on est en vacances, démerdez-vous, je m’y connais pas.

Alors là ça se corse. j’ai beau être domiciliée là-bas, je n’ai même pas voté au deuxième tour des municipales tellement ça a peu de signification pour moi (250 votants qui se connaissent tous, et moi qui vote au hasard…). Si bien que je savais que le maire avait changé en mars, que je connaissais pas le nom du nouveau (j’avais pas voté pour lui), et que ma maman l’avait oublié !

Ah oui, monsieur S. est adjoint, je m’en souviens ! On va passer le voir.

Monsieur S. (pas Sarko, hein) c’est un habitant de longue date, ça fait longtemps qu’on le connaît. Ma mère est prof dans le collège du secteur (ça fait un sacré réseau de relations au bout de trente ans, je vous jure), et elle a eu plusieurs des enfants de ce monsieur. Et sa femme bossait au porte à porte pour Avon, je lui achetais mon parfum préféré.

C’était finalement le troisième adjoint. Il a été très sympa. Il a appelé le premier adjoint, qui avait les clés de la mairie. On a ENFIN fait signer les papiers. 15h15.

Direction le bureau de poste. 9 autres bornes. On fait peser, plus de vingt grammes, quatre-vingt-huit centimes.

15h30. Il a bien fallu deux heures et demie pour enfin avoir fait peser ce timbre et cette lettre.

Et j’ai enfin pu dormir.

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Commentaires
O
Pour la peine, j'aurais acheté des cartes postales de chaque ville et je les aurais envoyées avec les papiers, tiens ^_^.
T
Pourquoi chercher l'aventure au bout du monde ? Entrez simplement dans une administration...
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