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Bribes de Vie et Battements du Coeur
10 septembre 2006

I Am Half Sick Of Shadows !...

in The Lady of Shalott du poète anglais Alfred, Lord Tennyson (1809-1892) (et un de mes poèmes préférés, c'est pourquoi il est ici, et, cerise sur le gâteau, il rappelle mon pseudo, même de façon ténue, vous verrez dans les extraits que j'ai indiqués en violet) J'ai choisi cette strophe parce qu'elle décrit bien mon état d'esprit...

The Lady Of Shalott est un poème très classique en Angleterre. De nombreux écoliers ont pu en apprendre des extraits.

Par sa conclusion, il n’est pas sans rappeler un personnage féminin du cycle du roi Arthur, Elaine, servante d’Astolat, qui tomba amoureuse de Lancelot alors que celui-ci, déjà épris de la reine Guenièvre, ne pouvait répondre à son amour. Elle décida de se laisser mourir dans une barque, comme la dame de Shalott. Cependant, Tennyson s’est inspiré d’une œuvre italienne, la Donna di Scalotta (poème du XIIIème siècle qui ne parlait que de la mort, et non de la vie de la dame), d’après ses propres dires. Tennyson ne connaissait pas l’histoire d’Elaine d’Astolat en écrivant ce poème, en 1833. Il a écrit un poème plus tard sur Lancelot et Elaine, en 1859.

Deux versions de ce poème ont été écrites, en 1833 et en 1842. Voici la version de 1842, en 19 strophes.

La dame de Shalott vivait dans une tour sur l’île de Shalott, en amont de Camelot. Elle observait le monde par le reflet d’un grand miroir, et tissait ce qu’elle voyait sur une toile magique. C'était toute sa vie. En effet, si la dame venait à regarder le monde directement, par sa fenêtre, une malédiction s’abattrait sur elle.

There she weaves by night and day
A magic web with colours gay.
She has heard a whisper say,
A curse is on her if she stay
To look down to Camelot.
She knows not what the curse may be,
And so she weaveth steadily,
And little other care hath she,
The Lady of Shalott.

Le monde tel qu’elle le voit n’est malgré tout absolument pas pauvre, mais très riche et très coloré :

And moving through a mirror clear
That hangs before her all the year,
Shadows of the world appear.
There she sees the highway near
Winding down to Camelot;
There the river eddy whirls,
And there the surly village churls,
And the red cloaks of market girls
Pass onward from Shalott.

Sometimes a troop of damsels glad,
An abbot on an ambling pad,
Sometimes a curly shepherd lad,
Or long-hair'd page in crimson clad
Goes by to tower'd Camelot;
And sometimes through the mirror blue
The knights come riding two and two.
She hath no loyal Knight and true,
The Lady of Shalott.

But in her web she still delights
To weave the mirror's magic sights,
For often through the silent nights
A funeral, with plumes and lights
And music, went to Camelot;

Cependant, un jour, quelque chose se déclenche en la dame de Shalott, et elle se rend compte qu’elle n’aime pas, alors qu’elle croyait aimer, cette vie dans les reflets et les ombres : le jour où, sur son miroir, passe un couple de jeunes mariés.

Or when the Moon was overhead,
Came two young lovers lately wed.
"I am half sick of shadows," said
The Lady of Shalott.

Vient alors, dans son miroir, à passer un resplendissant chevalier Lancelot (que Tennyson décrit en trois strophes). Cette vision éblouit la dame attristée, au point qu’elle en vient à enfreindre le commandement qui a dirigé toute sa vie…

She left the web, she left the loom,
She made three paces through the room,
She saw the waterlily bloom,
She saw the helmet and the plume,
She look'd down to Camelot.

L’effet est immédiat… Toute la force du poème est contenue dans le miroir, qui suffit à déterminer la mort de la dame.

Out flew the web and floated wide;
The mirror crack'd from side to side;
"The curse is come upon me," cried
The Lady of Shalott.

La Dame se sait condamnée, alors elle abandonne tout, toile, tour, et rejoint une barque sur laquelle elle grave son nom « The Lady Of Shalott » et dans laquelle elle s’étend…

Down she came and found a boat
Beneath a willow left afloat,
And around about the prow she wrote
The Lady of Shalott.

Le ruisseau l’emporte…

The broad stream bore her far away,
The Lady of Shalott.

Tout en dérivant, elle chante tristement, pendant que son corps se refroidit. Elle finit par mourir dans cette barque, glacée dans la mort comme dans la vie. Elle sera découverte à Camelot par des chevaliers et des dames. Parmi eux, Lancelot, qui prononce une prière pour elle :

He said, "She has a lovely face;
God in his mercy lend her grace,
The Lady of Shalott."

Ladyshalott

Ce poème arthurien fut très populaire parmi les préraphaélites, qui en tirèrent plusieurs tableaux, notamment celui-ci, peint par John William Waterhouse en 1888, exposé actuellement à la Tate Gallery à Londres.

Loreena McKennitt l’a également mis en musique, beaucoup plus tard, dans son album The Visit (je mettrai un extrait musical dès que je saurai le faire).

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