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Bribes de Vie et Battements du Coeur
20 novembre 2006

A quoi sert-il de définir des frontières ?

Il y a des choses qui impressionnent bien plus qu'elles ne le devraient. J'ai l'impression d'être une pellicule photo brûlée par des choses, des phrases, des personnes même, qui irradient une lumière un peu trop forte. Comme les mille photos surexposées qui hantent mes albums, conservées parce que même les ratées ont du charme.

On me l'a dit mille fois dans des horoscopes de magazines people lus dans les salles d'attente du médecin, de l'ophtalmo, du dentiste : je suis Lion, je suis feu, je suis orgueilleuse, dominatrice et entière. C'est assez vrai. Je ne sais pas si je dois croire en l'astrologie, mais en tout cas, je ne crois pas et je ne croirai jamais ce que dit un astrologue. Est-ce que deux jumeaux sont nécessairement identiques ? Non. Et pourtant ils sont nés quasi en même temps.

Toutes les vieilles traditions, pas que l'astrologie, mais aussi les mythologies, les contes, leurs monstres fabuleux croisés entre l'homme et l'animal, évoquent la proximité de l'homme avec l'animal.

J'avais lu une histoire où les hommes d'un monde, assez semblable au nôtre, étaient accompagnés d'un daemon, une partie d'eux-mêmes dont ils ne pouvaient pas se séparer, qui avait la forme d'un animal, métamorphe quand il s'agissait d'un enfant, fixe quand s'il s'agissait d'un adulte à la personnalité affirmée.

Il m'arrive de me faire penser à un animal de temps à autre. Souvent différent, même si, à mon âge, mon "daemon" aurait cessé de se métamorphoser depuis longtemps s'il avait jamais existé.

oiseauJe suis un oiseau qui apprend à voler, sur mon forum préféré. Je suis Tigresse sur le jeu qui me l'a fait connaître. Je suis chauve-souris sur FuturaSciences. IRL, j'ai tout été : un serpent pour certains, à fasciner parfois, un loup solitaire (voire ours mal léché comme ça m'est arrivé de l'entendre dire) souvent quand je n'avais pas le sentiment de trouver ma place, une marmotte ensommeillée en cours de français, une hyène enragée dans mes crises de colère, un chaton câlin dans mes moments de tendresse, une fourmi un peu trop rarement, une cigale un peu trop souvent, une mule également, et je voudrais devenir, parmi tout ça, l'oiseau migrateur (pas forcément un albatros, une bernache nonnette ça me suffit) que je sens engourdi, gelé, glacé par tout le reste. Il y a un oiseau derrière tout ça... mais ça ne veut pas dire que les mille autres n'ont aucune consistance.

La plus étrange expérience est d'être un papillon de nuit. On n'est plus dans la position d'un serpent qui fascine, on est fasciné, on veut toucher la lumière à tout prix, jusqu'à s'y brûler. Il y a eu des gens qui m'ont fascinée, comme ça. Ils ont été rares, quatre ou cinq rencontres comme ça dans toute mon existence. Ce ne sont pas forcément des gens que j'ai profondément aimés ; l'amour, ni même l'amitié, n'ont à voir avec la fascination. Ce ne sont pas des stars, ni des champions (ils peuvent l'être, mais pas forcément d'une manière ou d'une discipline que j'admire), ni même vraiment des modèles classiques.

Ce sont des gens comme moi, des gens que je connais mal, mais qui seraient capables, en me regardant, de m'impressionner comme la fameuse pellicule photo. Pourquoi eux ? Je n'aurais su dire ce qu'ils ont en particulier : j'ai l'impression que la chose qu'ils ont tous en commun, c'est cet espèce de force qui émanait d'eux... qui transparaissait notamment par leurs yeux. Forts et fragiles, courageux et prudents à la fois ? Peut-être. Pas de la volonté, ni détermination, rien de ce genre. Du bonheur ? Non plus. Du magnétisme ? Ca ne veut pas dire grand-chose dit comme ça. C'est du magnétisme, oui, mais j'ignore lequel. Ce qui s'en rapproche le plus, c'est quelqu'un qui pourrait commander, mais qui n'aura jamais cette idée, croisé avec quelqu'un qui se lie aisément sans problème, tout en restant ce qu'il a toujours été, et qui n'a jamais besoin de défendre son identité. Mais ce n'est pas encore ça. Il ne suffira jamais d'un trait de caractère pur le décrire.

Je ne sais même pas si ça a un nom. Mais c'est une force que j'envie, que je voudrais posséder moi-même. Je crois qu'elle me rendrait meilleure... en tout cas, qu'elle me donnerait plus d'atouts pour faire ce que je veux faire.

Il y a eu un de mes meilleurs amis : je le connaissais mal, à cette époque, et ça s'est transformé en une solide amitié depuis. Un père de famille un peu fantasque, ami de la mienne, un homme tout à fait ordinaire... aux yeux de n'importe qui d'autre. Et, au début de l'année, un camarade de promo, un des meilleurs, mais je l'ignorais en ce moment. Liant, d'apparence sympathique, doué... mais méprisable par certains de ses actes empreints de condescendance et de lâcheté. Gaminerie ? Mesquinerie ? Ca reste à voir...

En tout cas, le papillon s'est brûlé les ailes.

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Commentaires
D
La liberté de vol de l'oiseau, la force de la tigresse, la majesté du lion, la finesse du serpent, la solitude du loup, le travail de la fourmi, le plaisir de la cigale, l'intelligence du renard, la férocité du loup, pourquoi restreindre sa vie à l'un de ces traits de caractère ? <br /> Evite comme tu le dis le papillon, qui vole toujours en observant la lumière avec un certain angle, si bien qu'autour d'une bougie, il effectue une spirale aboutissant inévitablement dans la flamme. <br /> Pour lui, sa frontière, c'est son mode de déplacement. Il en meurt. <br /> Notre frontière dans le monde doit nous sauver, pas nous tuer.
Bribes de Vie et Battements du Coeur
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